Louise Petron et le 11 avenue Paul Adam

Inconnue du grand public, Louise Petron (1889-1945) a pourtant tout pour être une célébrité de notre arrondissement. Née dans l’Orne et mère de trois enfants, elle est avant-guerre concierge de l’immeuble où elle loge, au 11 avenue Paul Adam.

Engagée dans les Forces françaises combattantes (FFC), elle œuvre d’abord comme « boite aux lettres » au sein du réseau Corvette auprès de son mari résistant. Chez elle s’échangent plis, messages et directives secrets. En juillet 1944, ils sont arrêtés par la Gestapo.

Internée à Fresnes, elle est déportée à Ravensbruck par l’un des derniers convois, où elle meurt en janvier 1945. Reconnue « Morte pour la France » elle est faite, à titre posthume, Chevalier de la Légion d’Honneur et titulaire de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance.

« Les Nouvelles galeries » au 43-45 avenue de Clichy

Au 43-45 de l’avenue de Clichy se trouvaient autrefois, dans un étonnant édifice surmonté d’une petite coupole, situé entre la rue Hélène et le Cour Saint-Pierre, les « Grands Magasins des Nouvelles Galeries ».

(Photos : Bibliothèque historique de la Ville de Paris)

Les « Nouvelles Galeries » avaient succédé en 1889 au fameux « Grand Bouillon Restaurant Bal du Chalet », un lieu très renommé et animé, fréquenté par de nombreux impressionnistes tels que Vincent Van Gogh.

Au début des années 90, un nouveau bâtiment de 8 étages fut construit à sa place, il accueille désormais un Monoprix et des bureaux.

(Retrouvez toute l’évolution des commerces des Batignolles entre 1900 et 2020 dans le dossier réalisé par Pascale Nourisson : https://histoirepatrimoine-paris17.org/index.php/levolution-des-commerces-des-batignolles-entre-1900-et-2020)

Henri Mondor et le 92 rue Jouffroy

Médecin et écrivain, le professeur Henri Mondor (1885-1962) vécut au 92 rue Jouffroy. Né dans le Cantal, il suit à Paris ses études de médecine. Engagé volontaire en 1914 comme infirmier, il termine la guerre comme médecin aide-major.

Brillant chirurgien, il exerce dans différents hôpitaux parisiens : Tenon, Saint-Louis, Bichat, Hôtel-Dieu, Salpêtrière… Secrétaire national de l’Académie nationale de chirurgie, son nom est donné en 1969 au vaste CHU de Créteil ainsi qu’à une place près de l’Odéon.

Hommes de lettres, il publie de nombreux ouvrages sur des sujets médicaux comme sur le poète Stéphane Mallarmé. Ses multiples talents lui valent d’être à la fois membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie Française.

En savoir plus : www.aprogemere.fr/documents/dossiers/Mondor_Hamonet.pdf

« Au départ du Touriste » au 10-12 rue Saint-Ferdinand

Au 10-12 de la rue Saint-Ferdinand, tout voyageur des Ternes se rendait « Au Départ du Touriste » acheter malles en cuir ou en osier, valises et autres articles de voyage fabriqués par la Maison Paul Truelle avant son départ. (Photo : Bibliothèque historique de la Ville de Paris)

Les années ont passé et la partie située au 12 est devenue depuis longtemps un pressing, tandis que la petite partie du 10 devint tour à tour le restaurant vietnamien « Au Pouce Pouce » jusqu’en 2011, puis le japonais « Sizuku » et depuis 2013 la rôtisserie « Mon petit poulet ».

Maria Deraismes et le 72 rue Cardinet

Femme de lettres et féministe, Maria Deraismes (1828-1894) a vécu au 72 rue Cardinet. Très cultivée, brillante oratrice, anticléricale, elle milite pour l’éducation des filles, les droits de l’enfant et le suffrage universel.

En 1869, elle contribue à la création avec Louise Michel de la Société pour la revendication des droits civils des femmes. Première femme initiée à la franc-maçonnerie en France, elle est à l’origine de la création de l’Ordre maçonnique mixte international « Le Droit humain ».

Une rue le long du square des Epinettes prend son nom en 1895 avant qu’une statue en sa mémoire ne soit inaugurée dans le square en 1898. Détruite en 1943 sous l’Occupation, elle fut refondue et re-érigée sur place en 1983. Un lycée professionnel y porte son nom depuis 1980.

Louis Aragon et le 20 avenue Carnot

Le poète, romancier et journaliste Louis Aragon (1897-1982) vécut dans son enfance au 20 avenue Carnot où sa mère tenait une pension de famille. Elève au Lycée Carnot, il est ensuite étudiant en médecine quand il doit partir au front en 1918.

A partir de 1928, il forme un couple littéraire emblématique avec l’écrivaine Elsa Triolet jusqu’à la mort de cette dernière en 1970. Communiste militant, il s’engage activement dans la Résistance après avoir été médecin pendant la campagne de France.

« Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai » : en 1944, il célèbre Paris dans un poème resté célèbre : www.paris-a-nu.fr/paris-poeme-de-louis-aragon-1944

Il laisse une œuvre magnifique que le grand public découvre dans les années 50 grâce à de magnifiques interprétations de Léo Ferré et Jean Ferrat.

L’Optique Médicale Leroy au 5 place des Ternes

Au 5 place des Ternes se trouvait autrefois L’Optique Médicale Leroy, « ingénieur opticien et lunetier conseil », fondée en 1876. On y trouvait alors lunettes et pince-nez, et des « verres recommandés pour le travail à la lumière électrique ».

De nos jours, cette adresse est toujours occupée par un opticien, ce fut une franchise « Alain Afflelou » jusqu’en 2010 avant de devenir « La Générale d’Optique ».

Jacqueline François et le 11 rue Margueritte

La chanteuse Jacqueline François (1922-2009) a vécu au 11 rue Margueritte et le Conseil d’arrondissement du 17ème lui a rendu hommage ce 17 mai 2021 en donnant son nom à une place à l’intersection de l’avenue de Wagram et des rues Poncelet et Rennequin. 

Repérée en 1947 par Loulou Gasté, elle devient la vedette du label Polydor et la première chanteuse française à dépasser le million de disques en 1953 grâce à des titres comme « Mademoiselle de Paris » puis rapidement d’autres plus jazz ou latins comme « La fille d’Ipanéma ».

Après une carrière internationale sur les plus grandes scènes, elle cesse de chanter en 1984 et meurt, tristement oubliée, le 7 mars 2009.

Mademoiselle de Paris

La Fille d’Ipanéma

La rencontre de Jacqueline François et du microphone est une date dans l’histoire du disque, ils étaient faits l’un pour l’autre comme deux amants qui se cherchaient et de cette rencontre, de ces amants, naissent les plus jolies phrases qui aient jamais caressé une chanson.

Charles Trénet

Le 27 rue Saint-Ferdinand

Au 27 rue Saint-Ferdinand, à l’angle de la place, se trouvait autrefois l’immense entrepôt de bois et charbon de la maison Valtat. Avant la généralisation du gaz et de l’électricité, cheminées et poêles chauffaient encore les appartements. (Photos Archives de Paris) 

En 1955 le vaste entrepôt, qui occupait une parcelle de plus de 3 000 m², a été remplacé par un grand immeuble de 11 niveaux avec 145 logements sur plusieurs bâtiments autour d’une vaste cour arborée, construit par l’architecte Rémy Le Caisne.

La Maison Cheyssial au 45 rue Pouchet

Au 45 rue Pouchet se tenait autrefois la Maison Cheyssial, un café-restaurant tenu par des Corréziens et situé en face de l’Eglise Saint-Joseph des Epinettes. Paroissiens comme ouvriers du quartier devaient s’y retrouver pour se désaltérer.

Plus question d’encourager à boire lorsque ce local était occupé par une auto-école jusqu’en 2008 puis par un centre de formation pour chauffeurs de taxi. Depuis 2019 et l’attrait croissant des #Epinettes, c’est l’agence immobilière « Paris prend l’air » qui occupe les lieux !