Louise Petron et le 11 avenue Paul Adam

Inconnue du grand public, Louise Petron (1889-1945) a pourtant tout pour être une célébrité de notre arrondissement. Née dans l’Orne et mère de trois enfants, elle est avant-guerre concierge de l’immeuble où elle loge, au 11 avenue Paul Adam.

Engagée dans les Forces françaises combattantes (FFC), elle œuvre d’abord comme « boite aux lettres » au sein du réseau Corvette auprès de son mari résistant. Chez elle s’échangent plis, messages et directives secrets. En juillet 1944, ils sont arrêtés par la Gestapo.

Internée à Fresnes, elle est déportée à Ravensbruck par l’un des derniers convois, où elle meurt en janvier 1945. Reconnue « Morte pour la France » elle est faite, à titre posthume, Chevalier de la Légion d’Honneur et titulaire de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance.

Henri Mondor et le 92 rue Jouffroy

Médecin et écrivain, le professeur Henri Mondor (1885-1962) vécut au 92 rue Jouffroy. Né dans le Cantal, il suit à Paris ses études de médecine. Engagé volontaire en 1914 comme infirmier, il termine la guerre comme médecin aide-major.

Brillant chirurgien, il exerce dans différents hôpitaux parisiens : Tenon, Saint-Louis, Bichat, Hôtel-Dieu, Salpêtrière… Secrétaire national de l’Académie nationale de chirurgie, son nom est donné en 1969 au vaste CHU de Créteil ainsi qu’à une place près de l’Odéon.

Hommes de lettres, il publie de nombreux ouvrages sur des sujets médicaux comme sur le poète Stéphane Mallarmé. Ses multiples talents lui valent d’être à la fois membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie Française.

En savoir plus : www.aprogemere.fr/documents/dossiers/Mondor_Hamonet.pdf

Maria Deraismes et le 72 rue Cardinet

Femme de lettres et féministe, Maria Deraismes (1828-1894) a vécu au 72 rue Cardinet. Très cultivée, brillante oratrice, anticléricale, elle milite pour l’éducation des filles, les droits de l’enfant et le suffrage universel.

En 1869, elle contribue à la création avec Louise Michel de la Société pour la revendication des droits civils des femmes. Première femme initiée à la franc-maçonnerie en France, elle est à l’origine de la création de l’Ordre maçonnique mixte international « Le Droit humain ».

Une rue le long du square des Epinettes prend son nom en 1895 avant qu’une statue en sa mémoire ne soit inaugurée dans le square en 1898. Détruite en 1943 sous l’Occupation, elle fut refondue et re-érigée sur place en 1983. Un lycée professionnel y porte son nom depuis 1980.

Louis Aragon et le 20 avenue Carnot

Le poète, romancier et journaliste Louis Aragon (1897-1982) vécut dans son enfance au 20 avenue Carnot où sa mère tenait une pension de famille. Elève au Lycée Carnot, il est ensuite étudiant en médecine quand il doit partir au front en 1918.

A partir de 1928, il forme un couple littéraire emblématique avec l’écrivaine Elsa Triolet jusqu’à la mort de cette dernière en 1970. Communiste militant, il s’engage activement dans la Résistance après avoir été médecin pendant la campagne de France.

« Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai » : en 1944, il célèbre Paris dans un poème resté célèbre : www.paris-a-nu.fr/paris-poeme-de-louis-aragon-1944

Il laisse une œuvre magnifique que le grand public découvre dans les années 50 grâce à de magnifiques interprétations de Léo Ferré et Jean Ferrat.

Jacqueline François et le 11 rue Margueritte

La chanteuse Jacqueline François (1922-2009) a vécu au 11 rue Margueritte et le Conseil d’arrondissement du 17ème lui a rendu hommage ce 17 mai 2021 en donnant son nom à une place à l’intersection de l’avenue de Wagram et des rues Poncelet et Rennequin. 

Repérée en 1947 par Loulou Gasté, elle devient la vedette du label Polydor et la première chanteuse française à dépasser le million de disques en 1953 grâce à des titres comme « Mademoiselle de Paris » puis rapidement d’autres plus jazz ou latins comme « La fille d’Ipanéma ».

Après une carrière internationale sur les plus grandes scènes, elle cesse de chanter en 1984 et meurt, tristement oubliée, le 7 mars 2009.

Mademoiselle de Paris

La Fille d’Ipanéma

La rencontre de Jacqueline François et du microphone est une date dans l’histoire du disque, ils étaient faits l’un pour l’autre comme deux amants qui se cherchaient et de cette rencontre, de ces amants, naissent les plus jolies phrases qui aient jamais caressé une chanson.

Charles Trénet

Alphonse de Neuville et le 89 boulevard Pereire

Alphonse de Neuville (1835-1885) vécut et travailla à l’angle du boulevard Pereire et de la partie de la rue Brémontier qui prit son nom en 1888.

Garde national pendant la guerre de 1870, il était un spécialiste reconnu de la peinture militaire.

On retrouve ses œuvres à paris au Musée de l’Armée et au Musée d’Orsay, au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et au Metropolitan Museum of Art à New York.

Officier de la Légion d’Honneur, la statue élevée en sa mémoire en 1889 au centre de la place de Wagram a été fondue en 1942 sous l’Occupation.

Yvette Guilbert et le 23 bis boulevard Berthier

Célèbre chanteuse de café-concert, parolière, actrice et metteuse en scène d’avant-guerre, Yvette Guilbert (1867-1944) a vécu tour à tour au 79 avenue de Villiers puis au 23 bis boulevard Berthier et au 120 rue de Courcelles. 

En 1900, Yvette Guilbert se fait construire un superbe hôtel particulier Art Nouveau par l’architecte Xavier Schoellkopf au 23 bis boulevard Berthier (Photos : Archives de Paris). Il sera malheureusement détruit en 1950 au profit d’un immeuble de 8 étages.

Pendant sa carrière, elle se produit sur toutes les grandes scènes d’Europe et jusqu’au Carnegie Hall à New York. Son héritage sera porté par Piaf et Barbara, Anne Sylvestre et Marie-Paule Belle.

En 201, la Ville de Paris et la Mairie du 17ème lui rendent hommage en donnant son nom à une allée du nouveau quartier MLK aux Batignolles.

« A Grenelle » (1907) : www.youtube.com/watch?v=GexBXLePX1c

Bernard Blier et le 26 rue Lécluse

Au 26 rue Lécluse vécut Bernard Blier (1916-1989), dans l’immeuble où avait vécu Paul Verlaine entre 1865 et 1870. 

Né à Buenos Aires, il passa sa jeunesse aux Batignolles et étudia adolescent au Petit Lycée Condorcet rue d’Amsterdam.

Ensuite élève au Lycée Condorcet, il se passionna alors pour le cinéma d’avant-guerre en fréquentant assidument les nombreuses salles obscures autour de la Place Clichy avant de prendre des cours de théâtre et de faire une immense carrière d’acteur avec près de 200 films.

Marguerite Long et le 16 avenue de la Grande Armée

Au 16 avenue de la Grande Armée vécut la célèbre pianiste Marguerite Long (1874-1966).

Amie de Fauré, Debussy et Ravel, elle enseigna au Conservatoire de Paris et à l’Ecole Normale de Musique d’Alfred Cortot  mais aussi dans sa propre école au 18 rue Fourcroy. En 1943 elle crée avec le violoniste Jacques Thibaud le prestigieux Concours Long Thibaud. 

La Mairie du 17ème et la Ville de Paris lui rendent hommage en 1992 en donnant son nom à un square Porte des Ternes puis en 2002 à une rue Porte d’Asnières où une école porte également son nom, de même qu’une station du tramway.

Commandeur de la Légion d’honneur et Grand-Croix de l’Ordre national du Mérite (première femme à atteindre cette dignité), ses obsèques eurent lieu en février 1966 en l’Eglise Saint-Ferdinand des Ternes.

Retrouvez la dans une rare interview, datée de 1959 : www.youtube.com/watch?v=nMrVjpLHFsA